En janvier 2015, les candidatures de Brest Métropole et Rennes Métropole ont été retenues par le ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, suite à l’appel à projet national « Territoire, zéro déchets, zéro gaspillage ». L’association PREVER a souhaité mieux connaitre ce qui se faisait déjà en matière de déchets sur le Pays de Brest. Pour se faire, une visite de l’unité de valorisation énergétique des déchets du Spernot a été organisée à notre demande et nous a permis de mieux percevoir ce qui se fait déjà et des avancées attendues dans le cadre de l’appel à projet.

Le Spernot : un lieu dédié aux déchets depuis longtemps

Les ordures ménagères : Le volume le plus important, mais en diminution malgré tout !

Les déchets qui rentrent sur le site du Spernot sont de différente nature. Le volume le plus important provient des ordures ménagères ou assimilées. Cela représente un volume annuel de l’ordre de 120 000 tonnes (50 000 tonnes provenant du territoire de Brest Métropole, 70 000 tonnes provenant de collectivités du Nord Finistère). Il faut noter que ce volume a diminué au cours du temps. En 5 ans, de 2009 à 2014, la quantité d’ordures ménagères a diminué de 8%. Ceci est le résultat des campagnes de sensibilisation vis-à-vis des consommateurs les incitant à mieux trier les déchets, en particulier en compostant tout ce qui peut l’être (déchets végétaux).  A l’arrivée sur le site du Spernot, on comptabilise 350 camions par jour, tout est pesé. Ensuite c’est la phase de tri qui est réalisée mécaniquement et manuellement. Cela permet d’isoler les matériaux qui peuvent être valorisés dans des filières qui se sont mises en place au fil du temps, comme le plastique, le verre et le carton. 

Le verre, le plastique et le carton sont des matériaux qui sont récupérés suite au tri à l'entrée du centre

La valorisation énergétique des déchets

Tout ce qui n’est pas valorisé est incinéré. Une installation d’incinération a été mise en place en 1988. Actuellement, l’installation compte deux chaudières de forte puissance (18 MW, chacune) qui fonctionnent 365 jours par an, 24 heures sur 24. L’unité d’incinération de Brest valorise l’énergie de combustion sous forme  électrique et thermique. Un générateur d’électricité alimenté par la vapeur d’eau produit de l’électricité (puissance électrique de  3 000 KW), une partie sert à alimenter le site en électricité, le reste est vendu à EDF. On estime que le site produit l’électricité de 30 000 habitants. Un échangeur condensateur de vapeur alimente en eau chaude le réseau de chauffage urbain de la ville de Brest, en particulier une quarantaine d'établissements publics : Hôpitaux, UBO, établissements d'enseignement, piscines, logements collectifs, parc des expositions, bâtiments administratifs : Hôtel de Ville, siège de Brest Métropole et des quartiers de Brest (cf plan ci-dessous). On estime que le site permet de chauffer l’équivalent de 21 400 logements. Sur le site du Spernot, l’incinération des déchets produit autour de 30 000 tonnes par an de « mâchefers », (les cendres) et près de 4 000 tonnes  de résidus contenus dans les fumées. 
Pour le « mâchefer », l’option  retenue a été de les valoriser en triant et en séparant la ferraille du reste. La ferraille est vendue au secteur marchand. Le mâchefer apuré est réutilisé comme matériau en sous-couche pour les routes et les parkings.
Pour les résidus contenus dans les fumées, il a fallu répondre à la réglementation européenne en la matière (2005), en installant sur la cheminée un ensemble de filtres pour les éliminer. Cet équipement qui a coûté 15 millions d’euros a été mis en place en 2013 sur le site du Spernot.

Le réseau de chauffage collectif alimenté par le site du Spernot

L'incinération pour les déchets d’activité de soins à risques infectieux

Le centre du Spernot est le seul centre agréé pour les quatre départements bretons pour collecter et traiter ce type de déchets. Chaque année, le centre en traite 3 000 tonnes de DASRI . Le traitement consiste en l’incinération. Une procédure spécifique a été mise en place, avec un parcours particulier avant et après l’incinération de manière à éviter tous risques de contamination.

Chaque année, le centre du Spernot reçoit 22 000 tonnes de déchets verts. Ceux-ci sont broyés sur le site et mélangés à du lisier de porcs sur des stations de compostage du Nord Finistère pour obtenir un fertilisant organique. Le produit obtenu est un fertilisant riche en matière organique. Il est utilisé pour la fertilisation de 2 500 ha  de légumes situés dans la zone légumière du Nord Finistère. Ce fertilisant est particulièrement adapté, car la matière organique de ces sols avait tendance à diminuer.

A gauche sur le site du Spernot, broyage des déchets verts - A droite, sur une station de compostage du Nord Finistère, le compost fini après ajout de lisier de porc

Un centre multi compétence géré par plusieurs entreprises

Au fil du temps, on  constate que la question des déchets devient une affaire de plus en plus professionnelle dans la mesure où elle fait appel à des techniques de plus en plus pointues et diversifiées. Malgré tout, c’est une collectivité locale qui en garde le pilotage, dans le cas présent Brest Métropole qui, en plus, est propriétaire du site. Pour mener à bien toutes les opérations, Brest Métropole a contractualisé avec des entreprises privées, chacune ayant un rôle bien défini.

Au final, sur le site, trois entreprises travaillent, employant 40 salariés.

Pour l'avenir, le projet déposé par Brest Métropole à l'appel à projet national consiste à poursuivre dans la voie engagée en faisant encore plus en matière de réduction, de tri et de valorisation des déchets.

Pour en savoir plus :

Lien avec un film présentant le site du Spernot : http://www.brest.fr/mediatheque-du-site/videotheque/voir-des-videos/h/d4c545c5aa/video/20/back/128/catvideo/5/scatvideo/5.html

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Février 2015

Le Spernot : de la décharge à la valorisation énergétique des déchets

 

 

 

 

 

 

Le Spernot, lieu-dit situé au dessus de la Penfeld  a été la « décharge »  de Brest et des communes voisines depuis plusieurs années. Les politiques en matière de déchets ont évolué au cours du temps. Ceci a eu une incidence directe sur l’exploitation du site. Dans les années 60, le mot d’ordre était « tout à la décharge ». Durant cette période, le Spernot était l’endroit où on accumulait les déchets. Les « camions-poubelles » déversaient les déchets et des bulldozers les étalaient sur un espace réduit qui s’élevait un peu plus chaque jour. Ensuite, constatant que l’accumulation de déchets aurait une limite du fait de l’occupation de l’espace, vers les années 80, la politique a été « tout incinérer ». C’est à ce moment qu’est apparue la 1ère chaudière au Spernot. Depuis les années 90, la politique en matière de déchets s’est affinée : « Réduire, trier, Valoriser », tels sont désormais les mots d’ordre. Le site du Spernot s’appelle désormais « l’unité de valorisation énergétique des déchets », tout un symbole pour un site situé sur 50 m de déchets enfouis ! Il a fallu installer 5 à 6 cheminées pour l’échappement des gaz. Un ruisseau a été busé pour éviter la pollution. Le centre est bien connu, car c’est le lieu de collecte des déchets ménagers de 230 000 personnes de Brest Métropole. Certains habitants qui  fréquentent la déchetterie ont pu se rendre compte que le site a beaucoup changé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les déchets verts valorisés en compost