Le comité breton de suivi du plan de lutte contre les algues vertes (regroupant l’administration, les élus, les porteurs de projet bassins versants algues vertes, les représentants des agriculteurs et des associations de défense de l’environnement) s’est réuni à Rennes le 7 octobre 2014. Cela a été l’occasion de présenter le bilan sur les algues vertes. Il y a un gros progrès depuis 2009, année où le plan de lutte gouvernemental s’est mis en place.

Moins d’algues échouées

Moins d’algues ramassées

Il est certain qu’il ne faut pas prendre les résultats 2014 comme étant acquis. Il n’est pas sûr que tous les hivers, la Bretagne connaisse le niveau de tempête de l’hiver dernier. Il y a malgré tout un fait indéniable : on est désormais dans un scénario de baisse tendancielle des algues vertes. C’est une très bonne nouvelle qui vient contrecarrer les pronostics pessimistes de certains. Doit-on mettre ce résultat au crédit du plan de lutte gouvernemental contre les algues vertes ? Pour une part certainement, mais pas seulement. Lors du comité de suivi du 8 octobre, il a été admis que le stock en mer a tendance à baisser. Ceci s’explique par la baisse annuelle des taux de nitrate dans les rivières bretonnes qui se situe entre 1 et 2 mg par an. Concernant les nitrates, tous les scientifiques admettent qu’il y a un temps de réponse du milieu. La baisse des teneurs en nitrate des rivières bretonnes constatée aujourd’hui est plus à mettre au crédit des différentes réglementations, programmes de reconquête de  la qualité de l’eau et des efforts des agriculteurs des vingt dernières années. Rappelons quelques chiffres : la teneur moyenne en nitrate des cours d’eau bretons est aujourd’hui de 35 mg. Elle était de 55 mg en 2000.

Comment expliquer cette baisse tendancielle ?

La Bretagne, désormais une référence !

Thierry Burlot, vice-président du Conseil Régional en charge de l’environnement rappelle : « Il n’y a pas une autre région organisée comme nous. Les normands et les landais, touchés à leur tour viennent voir comment on s’y prend. La partie n’est pas gagnée pour autant, mais l’objectif est de montrer que l’on peut développer une agriculture qui concilie production et respect de l’environnement »

Pour en savoir plus sur les algues vertes : lien avec des sites

http://www.tourismebretagne.com/informations-pratiques/infos-environnement/algues-vertes
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Les-nitrates-et-les-algues-vertes,17843.html
http://www.bretagne-environnement.org/Media/Atlas/Cartes/Surfaces-couvertes-par-les-algues-vertes-en-Bretagne
http://www.ceva.fr/

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Octobre 2014

Algues vertes : en forte diminution depuis 2009

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le graphique ci-dessus est établi par le CEVA (Centre d’Etudes et de Valorisation des Algues). Il présente les surfaces couvertes par les algues vertes pour les mois d’avril à octobre sur la période 2002 /2014. C’est le bon indicateur pour mesurer chaque année les algues vertes, car les surfaces sont estimées à partir de la même méthodologie mise en place en 2002. Plusieurs constats s’imposent :

Selon Sylvain Ballu, en charge du suivi algues vertes au CEVA, le décrochage de 2014 s’explique principalement par les tempêtes  de l’hiver 2013/2014 qui ont eu pour incidence de disperser le stock des algues vertes en mer. De ce fait, il n’y a pas eu d’échouage en avril et les échouages de mai/juin/juillet ont été faibles. Par contre il y a un rebond en septembre surtout dans les Côtes d’Armor.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le graphique ci-dessus présente l’évolution du tonnage d’algues vertes ramassées en Bretagne. La diminution est très importante, surtout en 2014. Moins d’algues échouées, donc moins d’algues ramassées. C’est logique. C’est un critère qui revêt une certaine importance, car depuis 2009, on avait noté une certaine tendance à ramasser plus les algues vertes. Comme c’est une opération qui coûte cher, c ’est toujours autant d’argent économisé !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le plan de lutte concerne 8 baies du Finistère et des Côtes d’Armor situées sur la carte ci-dessus. Il est doté d’un montant de 130 millions d’euros, dont 77 millions au titre du volet préventif. Le principe a été le suivant : une charte de territoire a été définie par baie. De ce fait, ce n’est pas le même programme qui s’applique partout. Par territoire, c’est un programme global impliquant tous les acteurs susceptibles de rejeter des nitrates dans le milieu. Chaque programme comprend un volet agricole qui est spécifique en fonction des caractéristiques de l’agriculture du territoire. Deux mesures-phares concernent l’agriculture : un diagnostic-conseil individualisé au niveau de chaque exploitation située dans le bassin versant et un programme d’aménagement ciblé sur la préservation des zones humides et la reconstitution d’un bocage (mise en place de talus dans les endroits stratégiques). Il n’est pas douteux que ces mesures auront une incidence très positive sur les taux de nitrate des rivières débouchant dans les baies et viendront s’ajouter aux conséquences observables aujourd’hui des efforts du passé. Ceci laisse présager que la lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne sera gagnée un jour ! Le comité de suivi du 7 octobre a fait le point sur l’état d’avancement de chaque bassin versant algues vertes en analysant en particulier le niveau d’adhésion des agriculteurs. Il apparait que le niveau d’adhésion est en moyenne de 60 %. Il est plus important dans les bassins versants où la profession agricole a été étroitement associée à la définition du programme d’action. A méditer !

Le plan de lutte gouvernemental contre les algues vertes