Dorénavant, l’un des enjeux fondamentaux pour le territoire du Pays de Brest sera de préserver l’espace agricole. Depuis la fin de la guerre, l’espace agricole n’a cessé de se réduire.  Cette réalité, l’association PREVER l’a mise en évidence au travers de l’exposition itinérante sur « l’occupation de l’espace du Pays de Brest de hier à demain ». Nous souhaitons porter un nouveau coup de projecteur sur cette réalité en particulier sur deux points : l’explication du phénomène et le nouveau cadre de référence pour l’avenir. Pour l’explication du phénomène, nous apportons le témoignage d’un architecte, qui, par le métier qu’il exerce depuis 1963 a été le témoin de cette évolution. Pour l’avenir, nous voulons promouvoir la charte « Agriculture et Urbanisme », signée en février 2014  qui a pour objectif un aménagement équilibré du territoire.

60 000 ha (36 % de l’espace) ont changé de destination en 60 ans

Comment l’espace agricole s’est réduit ? - Comment remédier à la sur-consommation de foncier ? : le témoignage d’un professionnel de l'architectecture

Jacques Kerebel, architecte au Conquet
Le projet immobilier de Lampaul Plouarzel : au final 14 logements contre 5 prévus au départ

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Juillet 2014

L’espace agricole, une richesse à préserver, désormais !

 

 

L’espace du Pays de Brest couvre une superficie de  167 000 ha. La majeure partie de ce territoire est l’espace agricole. Même s’il reste majoritaire aujourd’hui, il s’est beaucoup réduit au cours des ans, comme le montre le tableau ci-dessous.

 

1950

1980

2010

Surface Agricole Utile

150 000 ha

115 000 ha

91 000 ha

Extrait de l’exposition itinérante PREVER : l’occupation de l’espace de hier à demain
En 60 ans, l’hémorragie est importante : 60 000 ha de SAU en moins, soit 1000 ha /an, l’équivalent de 1400 terrains de foot/an. Au final 36 % de l’espace du Pays de  Brest a changé de destination. L’urbanisation, les activités économiques et commerciales, les routes et les loisirs ont consommé cet espace qui est sorti de l’agriculture. Il devient nécessaire d’arrêter cette évolution, car les activités agricole et agroalimentaire sont menacées par ce phénomène.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En février 2014, la charte « agriculture et urbanisme » a été signée par la Préfecture du Finistère, le Conseil Général, la Chambre d’Agriculture et l’Association des Maires du Finistère. L’objectif partagé par les organismes signataires est un aménagement équilibré du territoire. La charte précédente datait de 2006. Celle-ci a été révisée pour l’adapter aux nouvelles orientations (lois Grenelles et loi de modernisation de l’agriculture) et pour intégrer une gestion économe du foncier dans le département dans les objectifs de la charte.
Un comité de pilotage associant les signataires  et des partenaires sera mis en place avec l’objectif de faire vivre cette charte en s’adaptant aux changements.
Les 5 engagements  de la charte :

Les actions concrètes déclinées sous forme de fiches pratiques
Des fiches pratiques sont en cours d’élaboration. Elles seront disponibles sur le site internet des services de  l’Etat, dès qu’elles seront validées.

 

 

 

 

 

Un document-référence pour l’avenir : la charte « Agriculture et urbanisme »

 

 

 

 

 

 

 

Jacques Kérébel, qui exploite un Cabinet d'Architecture depuis l964 a toujours été, par nature, à l'avant-garde de sa profession tant dans la conception de ses constructions que dans les opérations d'urbanisme qu'il lui a été donné de réaliser.
« Je suis effaré de voir à quelle vitesse les communes semi-rurales du Pays de Brest se sont emparées de leur environnement agricole. Les agglomérations s'étalent sans chercher à économiser le terrain qui est tout de même un bien commun non renouvelable. Les règlements d'urbanisme, les traditions et le conformisme de la clientèle sont pour beaucoup dans cet état de choses. Si l'on veut économiser du terrain agricole, il faut que la densification des zones urbaines soit une priorité. Les règlements d'urbanisme doivent la favoriser et même l'imposer.
Les différents intervenants dans l'acte de construire doivent intégrer cette nouvelle donne qui ne pourra, avantage supplémentaire, qu'apporter des économies dans la réalisation des projets et dans leur exploitation future. Le public ignore que l'on peut réaliser de superbes opérations avec des lots de terrains de 250 m2. Je pourrais vous donner quelques exemples au Conquet et à Lampaul-Plouarzel ou j'ai réalisé 14 maisons au lieu des 5 prévues, ceci en jouant sur la suppression des terrains négatifs.
Je pense que ces idées sont "dans le vent" car on assiste actuellement à une redensification rampante dans plusieurs agglomérations : les habitants se rapprochent du centre en construisant sur des parcelles déjà bâties suffisamment grandes pour
supporter une habitation supplémentaire. Je constate une dizaine de réalisations de ce genre près de mon domicile. L'économie du foncier qui est le moteur principal de la préservation des terres agricoles, pourrait faire l'objet de concours d'architecture. On pourra peut-être un jour, voir pousser dans nos communes rurales des supérettes posées sur des parkings couverts (économie foncière de 50 %) et d'autres opérations non conventionnelles dans le même esprit.
Le chantier est énorme.Bon courage à mes successeurs »