En juillet 2013, le préfet du Finistère vient d’autoriser un projet d’Installation de Stockage des Déblais Inertes (ISDI) sur la commune de Kersaint Plabennec. Ce projet, présenté par la société Trideval, succursale de la société EUROVIA, a suscité beaucoup de réactions : les «pour» et les «contre». L’association PREVER qui a rencontré les principaux acteurs concernés par ce projet : le maire de Kersaint Plabennec, le représentant de la Chambre d’agriculture en charge de ce dossier, l’association « Saint Elven et nous », veut mettre ce dossier sous les projecteurs, en développant le point de vue suivant : ce projet est nécessaire, voire indispensable pour le Pays de Brest, mais il est mal positionné.

Une initiative de la société EUROVIA

La population locale est informée en 2011

En mars 2013, le dossier officiel d’Installation de Stockage des Déblais Inertes est déposé. L’enquête administrative se déroule selon le cadre prévu par consultation des avis d’un certain nombre d’instances dont voici les avis :

Par un arrêté du 15 juillet 2013, le préfet du Finistère autorise l’Installation de Stockage des Déblais Inertes sur la commune de Kersaint Plabennec, en précisant les conditions à prendre en compte.
Avec cet arrêté, une étape importante est franchie. Sous un délai de deux mois, il reste possible de déposer un recours gracieux, ce qui a été fait par le maire de Kersaint Plabennec et aussi par l’association « Saint Elven et nous ».

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En 2009, devant la nécessité de trouver des lieux de stockage pour les déblais (mélange de terre et de cailloux) provenant des chantiers des bâtiments et travaux publics du Pays de Brest, la société EUROVIA lance le projet d’ISDI. En 2010, elle trouve un terrain au lieu dit « Saint Elven » sur la commune de Kersaint Plabennec. Elle signe un compromis de vente avec deux anciens agriculteurs, (sous réserve que le projet voit le jour sous quatre ans) pour une surface de 12 ha située dans la « zone agricole » du PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Kersaint Plabennec. Cette installation est prévue pour 20 ans. La capacité annuelle de stockage est de 45 000 m3, soit 900 000 m3 au total. La hauteur moyenne de remblaiement est prévue à 8/10 m de moyenne. Au final, au bout de 20 ans,  cela donnera une butte de 12 ha et de 8 m de haut au beau milieu d’une zone agricole de 100 ha de bonne terre agricole. Le dossier indique qu’il y aura en plus création de voies d’accès au site, avec aménagements paysagers, création de talus bocagers, plantation de haies et de bandes boisées… De ce fait, le projet aura une emprise de 19 ha en tout. Par ailleurs, La société EUROVIA donne des garanties pour qu’en cours d’exploitation et ensuite, l’activité agricole se poursuive. En présentant ainsi le dossier, cela permettait de justifier d’implanter le site en zone agricole.

Octobre 2013

Un projet de décharge à Kersaint Plabennec
Un projet nécessaire, mais mal positionné !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le projet d'ISDI de la société Trideval est situé entre la voie express N12 et le bourg de Kersaint Plabennec

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un travail de fond des opposants au projet non médiatisé

 

A partir de 2012, les opposants au projet, en particulier la Chambre d’agriculture au nom de la profession agricole et l’association « Saint Elven et nous » se lancent dans des concertations à tous les niveaux pour rassembler les arguments qui permettent de justifier leur opposition au projet qui se résume ainsi  :

Cet argumentaire est remonté aux instances officielles en temps et en heure dans le cadre de la procédure retenue à savoir une enquête administrative (arrêté du 28 octobre 2010). Il est d’ailleurs assez inadmissible qu’une enquête d’utilité publique ne soit pas prévue pour ce type de projet. Tout ce travail de fond se fait hors des médias, ce qui a pour conséquence que le grand public est peu informé, voire mal informé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La procédure est lancée en 2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La position de PREVER : un projet nécessaire, mais mal positionné

 

La position de PREVER tient en deux points :

L’une des grandes orientations du SCOT du Pays de Brest est de  "Préserver l’espace agricole"
De plus le projet est positionné sur une coupure entre deux espaces économiques, nouvelle préconisation du SCOT visant à densifier les espaces économiques.
Ce projet modifie significativement la topographie du terrain par la création d’un tumulus de 12 ha surplombant à 8/10 m de haut le reste de la zone agricole. On peut sur le papier imaginer que l’activité agricole pourra se poursuivre sur ce tumulus, nous pensons que c’est une lubie de bureau d’étude, c’est mal connaitre la réalité de la production agricole sur notre territoire.
Nous considérons que le meilleur emplacement aurait été le remblaiement d’une carrière. Ce serait d’ailleurs assez logique : les matériaux de construction, sable, gravier, cailloux… sont extraits du sol, provoquant des baies très  profondes dans notre territoire (les vues aériennes sont impressionnantes). Il serait logique que les déblais liés aux constructions et infrastructure retournent dans les endroits où les matériaux nécessaires à ces projets ont été extraits. Un constat s’impose : le SCOT qui a prévu beaucoup de choses est muet sur ce sujet. Il serait judicieux d’établir une carte des carrières désaffectées  qui pourraient recevoir ce type de déblais inertes. Une expérience est d’ailleurs en cours à Elliant (dans le sud Finistère), installation qui a été visitée par plusieurs habitants de Kersaint Plabennec à l’initiative du maire.
En tout état de cause, nous estimons que ce projet est plus lié aux activités économiques du Pays de Brest qu’aux activités agricoles et qu’à ce titre, il paraitrait normal de le positionner dans les espaces économiques qui ont été prévus dans le SCOT.

 

 

 

 

 

 

En mai 2011, Jean Yves Roquinarc’h, le maire de Kersaint Plabennec, est informé par les dirigeants d’Eurovia. Ceux-ci lui demandent de rester discret sur le projet. Il n’écoute pas leur conseil et informe ses adjoints d’abord, et le conseil municipal ensuite. La « nouvelle » se répand assez rapidement dans la commune, surtout que l’on voit des personnes prendre des mesures sur le terrain. Les riverains du site créent une association « Saint Elven et nous ». Pratiquement tous les habitants du secteur y adhérent. Des réunions se tiennent. Le projet est présenté ainsi que les arguments «pour» et «contre». A l’automne 2011, des articles de presse présentent la position de rejet du projet de la part de l’association. En fin 2011, la situation se résume à ceci : le projet est connu du grand public et la population locale est contre.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au bout de 20 ans un tumulus de 8 m de haut sur 12 ha

 

 

Il paraitrait normal que les déblais inertes reviennent aux carrières plutôt que sur une zone agricole