Le feuilleton du permis de construire de la SILL continue. Après la manifestation et le retrait du permis en décembre, le transfert d’une partie du territoire de la commune de Plouvien à Tréglonou pour échapper à la loi littoral en janvier, le permis de construire a été à nouveau octroyé et les travaux ont repris. Nous avons demandé à Gilles Facl’hun, le PDG de la SILL de nous expliquer les démarches qui débouchent sur ce résultat positif pour l’entreprise.

Un projet inscrit dans une optique de développement durable

Nous avons choisi d’implanter ce nouveau projet sur le plateau derrière notre entreprise, car c’est le seul endroit possible. Notre entreprise est enclavée dans la vallée du Raden, nous n’avons plus d’espace disponible dans la vallée. En l’implantant sur le plateau, nous pourrons, un jour, y adjoindre une tour de séchage. Notre tour de séchage actuelle a quarante ans et est obsolète. Elle ne permet plus de produire les produits qui sont aujourd’hui demandés par le marché. La chaudière et la tour de séchage sont des équipements complémentaires d’où la nécessité de les situer en proximité. En début 2012, nous avons déposé un permis de construire pour la chaufferie, car il y avait un délai imposé par l’appel d’offre. Celui-ci a été accordé. Nous avons posé la première pierre en juin 2012 en présence des autorités, y compris le préfet de Région.

Le projet a interpellé quelques voisins. Ma première réaction a été le dialogue. Rapidement des accords sont intervenus avec sept d’entre eux. Malheureusement, un accord n’a pas été conclu avec l’un d’entre eux qui a décidé d’attaquer le projet au titre de la loi littoral. Ceci a suscité une réaction avec la mobilisation de la mi-décembre 2012 qui nous a fait chaud au cœur. Comme une procédure en référé devant le tribunal administratif était lancée, le maire de Plouvien a retiré le permis de construire, avec notre accord, pour éviter le risque d’un jugement en défaveur du permis de construire accordé. De plus, comme si c’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase, après l'affaire des éoliennes, il s’est engagé dans une démarche de transférer une partie de la commune de Plouvien à Tréglonou pour échapper à la loi littoral.

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Le point de vue de l’association PREVER:

Nous avons déjà exprimé notre point de vue dans des pages précédentes (rubrique actualités de décembre 2012 et de janvier 2013).
Nous sommes satisfaits de l’issue positive de ce projet, en souhaitant que ce soit la fin du feuilleton ! Encore faut-il que le nouveau permis ne soit pas annulé !
Ce dossier est devenu emblématique non seulement pour le Pays de Brest, pour le Finistère, la Bretagne et même au niveau national.
Il faut vraiment que les principaux acteurs de ce projet aient un tempérament de breton bien trempé, volontaire et obstiné pour aller au bout de la démarche et réaliser le projet. Félicitations, messieurs !
Tout en reconnaissant la nécessité d’un cadre réglementaire à respecter pour l’instruction des projets, cet exemple doit nous interroger tous sur la simplification des procédures : dans cet exemple quelle énergie dépensée  au niveau de l’entreprise, de la municipalité et des services instructeurs !
L’intérêt bien compris de tous les acteurs du milieu rural est de s’accorder à l’amiable, y compris quand il y a des intérêts contradictoires. Tout le monde y a à gagner !

 

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Ce projet est important pour notre entreprise. Nous y travaillons depuis plusieurs années. En 2009, nous avons répondu à un appel à projet de l’ADEME (Agence de Développement et de Maîtrise de l'Energie) pour notre chaufferie. Notre chaudière actuelle, qui marche au gaz est insuffisante. Nous avons pris l’option d’une chaudière bois dans l’optique de montrer que nos process de production prennent en compte le développement durable. Pour l’approvisionnement en bois, nous avons des contrats avec des exploitants forestiers du Centre Bretagne qui cultiveront du bois plutôt que du maïs ainsi qu’avec l’entreprise Bro Leon de Bourg Blanc. Notre projet a été retenu par l’ADEME, car il a été reconnu comme un bon projet mettant en valeur l’une des ressources énergétiques de la Bretagne aujourd’hui inexploitées : la filière bois. A l’annonce de cette décision, nous étions satisfaits, car la chaudière bois alliée au fait que notre activité se réalise dans le cadre « nature » magnifique du Pays des Abers constituent pour nous les signes tangibles de notre engagement dans le développement durable. Ceci pourra, demain, être valorisé pour la promotion de nos produits.

Février 2013

Permis de construire de la SILL, suite et …. fin ? 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un emplacement choisi en fonction des contraintes

 

 

 

 

 

 

 

La loi littoral invoquée pour s'opposer au projet

 

 

 

 

 

Un nouveau dossier qui prend en compte la loi littoral

 

 

Nous avons décidé de ne pas attendre le résultat de cette démarche qui va prendre du temps et de refaire le dossier en prenant en compte la loi littoral et en argumentant à partir des articles de la dite loi. L’article L 146-4 prévoit que des dérogations sont possibles pour des constructions et des installations liées aux activités agricoles sous conditions : être intégré dans le site, être éloigné de la côte, être éloigné de toute zone urbanisée. Dans ces cas, le préfet peut autoriser la construction après avis de la commission départementale des sites. Notre projet remplit toutes ces conditions. J’ai fait appel à un architecte paysager pour l’intégration paysagère de la chaufferie dans son espace. Notre site est loin de la côte et du bourg de Plouvien. Nous avons monté notre dossier en argumentant sur tous ces points. Le projet a reçu un avis positif unanime (y compris de la part des associations écologistes) de la commission des sites du Finistère le 29 janvier 2013. Dans la foulée, le préfet a autorisé le projet et le maire de Plouvien a accordé un nouveau permis de construire le 11 février. Nous avons repris les travaux le 12 février.